Rappeur et membre de Y en a marre, Malal Talla rassure sur leur capacité de nuisance. Pour ‘’Fou Malade’’, le contexte a changé, mais leur mouvement reste influent.
Le mouvement Y en a marre a-t-il toujours une capacité de mobilisation ? Cette interrogation qui trotte dans la tête de certains, n’a pas vraiment sa raison d’être, selon l’un des membres, Malal Talla alias ‘’Fou Malade’’. Replaçant déjà les choses dans leur contexte, Malal précise que le contexte préélectoral était très favorable à la mobilisation des populations.
Et ‘’c’était le mouvement du 23 juin et d’autres acteurs de la société qui descendaient dans la rue pour se faire entendre. C’est ce qu’il y avait lieu de faire’’, dit-il. Cependant, poursuit-il, dans ce combat, ‘’nous avons sensibilisé les populations à aller voter, nous avons fait des morceaux, entre autres’’. Aujourd’hui, précise-t-il, ‘’agiter la capacité de mobilisation du mouvement par certains politiques, entre juste dans le cadre d’une bataille communicationnelle. Nous avons une position qui gêne aussi bien l’opposition que le parti au pouvoir et certains mouvements citoyens car, Y en a marre est apolitique, indépendant et autonome’’. Et d’ajouter : ‘’ Nos détracteurs qui ont beaucoup de moyens ne lésineront pas dessus pour nous attaquer.’’
Toutefois, Malal Talla tient juste à lever la confusion : ‘’Dans le contexte actuel, mobiliser ne suppose pas de descendre dans la rue, il n’y a pas de prétexte pour cela. Mobiliser, c’est donner la bonne information aux populations, aller vers elles, faire du porte à porte, leur faire comprendre le contenu des réformes et les raisons pour lesquelles elles doivent voter NON. En d’autres termes, nous cherchons à les faire adhérer.’’ Un tel travail, d’après Fou Malade, demande un travail de proximité et un medium, qui sont à leur niveau : le Hip-hop.
Concernant l’affaire Lamine Diack qui pourrait impacter sur la confiance des Sénégalais à leur endroit, Malal Talla reconnaît que c’est ce qui est recherché. ‘’Nos détracteurs continuent d’en parler. Ils ne veulent pas nous voir prospérer et ils vont toujours essayer de jeter le discrédit sur nous’’. Pourtant, argue-t-il, ‘’ce genre d’histoires n’est pas nouveau. En 2012, on disait que c’est Niasse, et même Macky Sall. Dans l’article du journal français Le Monde, Lamine Diack ne nous a pas nommés mais, on a tout de suite été indexés. On a expliqué ce qu’il en est mais ces personnes qu’on dérange continuent et continueront de nous attaquer’’.
En tout état de cause, le Y en a marriste estime que le plus important, c’est de livrer leur message : ‘’Je peux vous dire que nous sommes influents. Pour preuve, après le discours de Macky Sall, les gens ont plutôt parlé de boycott. Nous, on a posé le débat sur le NON et on a dit qu’il faut que la population aille dans les urnes et voter ce NON’’. Depuis lors, se réjouit-il, ‘’c’est deux camps : celui du OUI du président Macky Sall et celui du NON dirigé par le mouvement Y en a marre’’.